Les prestations familiales pour le deuxième enfant seront réduites.

Publié le par MB pour Désirs d'Avenir 22


L'Etat grappille sur les familles


Le 1er mai, les prestations familiales pour le deuxième enfant seront réduites.
Libération : jeudi 17 avril 2008
 

C'est une mesure passée quasiment inaperçue mais qui risque bien d'entamer à son tour le pouvoir d'achat déjà mal en point des Français.
A compter du 1er mai, les familles toucheront moins d'allocations pour leurs enfants adolescents.


Jusqu'à présent, le système des allocations voulait que les familles d'au moins deux enfants touchent plus au moment de l'entrée dans l'adolescence de leurs enfants. L'augmentation fonctionne en deux temps : une première majoration de près de 34 euros par mois quand le cadet atteint l'âge de 11 ans, puis la majoration passe à 60 euros entre 16 et 20 ans. Un bonus bienvenu pour les parents dont les ados mangent comme quatre, sont hors forfait pour leur portable et se ruinent en vêtements. Mais, rigueur budgétaire oblige, ce coup de pouce est revu à la baisse.




Calcul. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2008, promulguée en décembre, prévoit non plus deux mais une seule majoration. Elle sera fixée d'entrée de jeu à 60 euros mais prendra effet à partir de 14 ans et non plus 11 ans. Les familles avec un enfant ayant actuellement entre 11 et 16 ans continueront à percevoir la majoration «ancien système». La règle consistant à ne pas verser de majoration pour l'aîné d'une famille de deux enfants est également maintenue. «Les études montrent depuis plusieurs années que le coût d'entretien de l'enfant augmente à partir de 14 ans», justifiait le projet de loi. Reste que pour les familles le calcul est vite fait.

Au final, le manque à gagner pour des parents dont le deuxième enfant aura 11 ans après le 1er mai ne sera pas négligeable : 587 euros entre la onzième et la vingtième année. Soit, espère le gouvernement, 80 millions d'euros d'économies pour la branche famille de la sécurité sociale dès 2008.

La Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), dont les administrateurs, consultés pour avis en février, avaient «désapprouvé à une très large majorité» cette «majoration unique qui s'exercera au détriment des familles», estime à 138 millions d'euros les économies réalisées à l'horizon 2013. «L'application de cette mesure est incompatible avec une politique familiale dynamique, volontaire et concertée», dénonçait la Cnaf. François Fondard, le président de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), se dit «totalement opposé» à cette mesure qui «entraîne une perte sèche de 406 euros par an pour les familles qui perdent trois années de majoration entre 11 et 14 ans. [...] Une fois de plus, on touche aux prestations et à la politique familiale». Même discours à la CFE-CGC, où l'on dénonce «un recul des prestations familiales, déjà insuffisantes», et «une atteinte au pouvoir d'achat des familles» ; ou à la CGT, qui parle d'une «mesure scandaleuse».

Condition. Après la revalorisation de 1 % des prestations familiales le 1er janvier, jugée largement insuffisante par les associations, et la remise en cause - abandonnée - de la carte familles nombreuses SNCF, le tour de vis commence à être rude pour les familles. Et ce n'est peut-être pas fini : l'allocation de rentrée scolaire (272 euros en 2007 pour les enfants de 6 à 16 ans), attribuée sous condition de ressources, doit être modulée en fonction de l'âge de l'enfant à la rentrée 2008, selon des montants qui ne sont pas encore déterminés.

CORDÉLIA BONAL

Publié dans Manifestation

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