Interview de J.L Bianco

Publié le par MB pour Désirs d'Avenir 22

 

« Les discussions doivent se faire dans la clarté, devant les militants et les Français,
pas dans une obscure nuit de congrès.
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Interview Libération

Jean-Louis Bianco, l’ex-directeur de campagne de Ségolène Royal, affirme que «le PS a besoin d’une ligne claire et d’une majorité large», sans «aucune exclusive», et parle d’«étape historique».

 




















Avez-vous été surpris par le résultat du vote des militants socialistes ?


Ce n’est pas une surprise pour moi. J’avais senti dans tous les déplacements des dernières semaines une poussée pour notre motion. Je n’étais pas certain du résultat mais je pensais qu’on serait devant. Il y a eu une dynamique de fin de campagne pour nous. Même si tous les militants sont bons, nous avions des militants encore plus motivés.

Comment expliquez-vous que Ségolène Royal soit arrivée en tête ?

Ni Ségolène Royal, ni son équipe n’ont attaqué les autres, et cela a été très apprécié par les hésitants. Ségolène a fait une très bonne campagne, notamment dans ses propositions sur la crise. Et l’histoire de la baisse du coût de la cotisation à 20 euros a joué, même si ce n’est pas décisif. Certains nous ont attaqué sur le thème du «on achète le vote», mais c’était un procès d’intention de mauvaise fois et ça a montré leur énervement.

Quels sont les enseignements du vote ?

Qu’il faut être modeste. Certains ont peut-être manqué de modestie. Ensuite les gens aspirent à un renouveau, que nous ne sommes pas seuls à représenter d’ailleurs. Le parti doit s’ouvrir sur la société et sortir de son ornière. Il doit faire apparaître une nouvelle génération et ne pas être confisqué par les apparatchiks.

Quelles autres motions représentent aussi le renouveau ?

Le pôle écologique et utopia, mais aussi Martine Aubry et Benoît Hamon d’une certaine manière. Delanoë, moins. Le fait qu’il soit soutenu par Jospin, Hollande et Rocard, a fait apparaître la motion A comme une équipe sortante, même si c’est un peu injuste.

Avec qui pouvez-vous construire une majorité ?

Nous n’avons aucune exclusive. Ségolène Royal a appelé les responsables de toutes les motions. Nous avons des points de convergence avec Aubry, mais pas seulement. Avec Hamon aussi, et nous avons également des choses en commun avec Delanoë et son équipe. Le PS a besoin d’une ligne claire et d’une majorité large. Les deux seraient très bien. On ne veut pas d’une majorité à 51%. Le PS est dans une situation d’étape historique.

Si on réussit ce congrès, il y a une analogie avec celui d’Epinay.

Mais les discussions doivent se faire dans la clarté, devant les militants et les Français, pas dans une obscure nuit de congrès.

Nous souhaitons un accord clair sur la rénovation du parti, son mode de fonctionnement, avec une consultation fréquente des militants, l’adhésion à 20 euros. Nous devons faire du PS un parti de masse. Et la priorité doit être d’apporter aux réponses aux problèmes des Français et à la crise. Si nous nous mettons d’accord sur ces points dans un texte, notre volonté et de s’ouvrir à tous.

Craignez-vous un TSR, c’est-à-dire le Tout sauf Royal, de la part des autres motions ?

Non. Cela aurait été possible avec un autre résultat, si chaque motion était au même niveau. Mais là, je ne vois pas comment les autres motions pourraient se regrouper. Je ne crois pas à une alliance entre Aubry et Delanoë. Ils ont un sentiment de responsabilité. Et s’il y a une telle entente, ils seront désavoués par les militants. Ce serait ne pas respecter leur vote.

Comment interprétez-vous les propos de François Hollande sur le vote pour Royal qui «ne lui permet pas d'être majoritaire dans le Parti socialiste» ?

Je ne sais pas. Il avait appelé à ce qu’une motion soit en tête le plus largement possible. Ce n’est pas celle qu’il a soutenue. Il se contredit un peu. Mais ce qui compte c’est le rassemblement, y compris avec François Hollande, si c’est possible.

Pour le poste de premier secrétaire du PS, les hypothèses Peillon et Dray sont-elles toujours valables ou Royal doit-elle maintenant sortir du frigidaire sa candidature pour le poste ?

Je n’en sais rien. Ce n’est vraiment pas la question prioritaire. Il faut d’abord savoir sur quelle majorité on peut se baser.

Vous ne vous attendez pas à un congrès difficile ?

Je ne crois pas. A travers ce que j’ai entendu d’Aubry et d’Hamon, j’ai l’impression qu’ils sont plutôt dans la même optique que nous. Delanoë, je ne sais pas. Il a fait un communiqué pour dire qu’il ne voulait pas d’alliance avec le Modem. Ce n’est pas le sujet du jour. Mais ils sont aussi des gens responsables. Je suis assez optimiste. Tout le monde veut éviter la nuit de synthèse obscure à Reims. Les militants ne le supporteraient pas.

François Vignal / Libération
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A
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bonjour, j'ai visité votre blog et j'ai trouvé que vous publier de bon article en général, cela vous diriez-il de mettre un lien entre nos 2 blogs?<br /> MON BLOG: http://segoleneroyal2012.over-blog.fr/<br /> J'attends votre réponse !!! et bonne continuation !!!<br />
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M
<br /> OK ! Bon courage !<br /> <br /> <br />