Lyon, Ségolène Royal engrange de nouveaux soutiens
A Lyon, Ségolène Royal engrange de nouveaux soutiens Face à ses concurrents, la présidente de Poitou-Charentes fait le pari de «l'intelligence des militants». IL Y A des déplacements, des soutiens, des ralliements et même des meetings. Mais Ségolène Royal n'en démord pas : «Ce n'est pas une campagne. C'est de l'action.» Soit. C'est donc au nom de «l'action» que la présidente de Poitou-Charentes s'est adonnée aux joies du bain de foule, avec tournée des commerçants, à Villeurbanne, tout sourire, encadrée par le maire Jean-Paul Bret et le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne. Qu'elle a été reçue à l'hôtel de ville de Lyon par le maire Gérard Collomb. Qu'elle a réuni les membres lyonnais de son club Désirs d'avenir. Et qu'un millier de personnes étaient venues l'écouter au centre culturel de Villeurbanne hier soir. «Je ne vais pas vous asséner des certitudes, sinon on pourrait croire que je suis en campagne électorale», a-t-elle prévenu d'emblée. Vertige ou coquetterie, elle avoue : «Je suis obligée de prendre du recul quand je vois tous ces sondages mirobolants. Comme Michelle Bachelet, que je suis allée soutenir au Chili, je me dis : est-ce que je vais pouvoir répondre à toutes ces attentes ?» Dans son esquisse de programme, il y a un peu de tout. Des «valeurs» qu'on entend rarement à gauche : «confiance, respect, ordre juste». Elle affirme aussi que «la précarité, c'est le désordre», et veut «réconcilier les Français avec l'entreprise». Elle n'aime pas non plus «le désordre démocratique» que fait régner l'affaire Clearstream au sommet de l'Etat, car «on utilise les rouages de l'Etat pour régler ses comptes avec les autres». Mais elle ne cite pas de noms. Elle prône le «dialogue social», se dit favorable à «la sécurisation des parcours professionnels», suggère que les enseignants devraient «peut-être» rester 35 heures par semaine dans leurs établissements car «l'échec scolaire vient de l'insuffisante présence d'adultes référents dans l'école». Le tout agrémenté d'une dose de «démocratie participative» et d'un plaidoyer pour l'environnement pour «préparer l'après-pétrole». Mais ce déplacement dans le Rhône était surtout destiné à mettre en scène les ralliements qu'elle a enregistrés dans cette fédération de plus de 3 000 adhérents, jusque-là majoritairement partisans de Dominique Strauss-Kahn. Quant à Collomb, il estime faire partie d'une «avant-garde». Comme Queyranne qui cite Corneille : «Nous partîmes cinq cents...». «Si Ségolène Royal connaît un tel succès, c'est qu'elle sait répondre aux questions que se posent nos concitoyens», alors que «d'autres qui aspirent à la magistrature suprême sont figés dans des positions qui datent», a expliqué Collomb dans les très beaux salons de sa mairie. Pourquoi elle ? Selon lui, cela tient un peu du mystère. «C'est comme à l'Olympique lyonnais. Ils sont nombreux à remonter le terrain, mais il n'y en a qu'un seul qui fait la passe décisive pour marquer le but.» Un militant lui demande si elle ira jusqu'au bout au cas où le PS ne l'investirait pas. Elle botte en touche : «Je fais confiance à l'intelligence des militants.»