Université populaire
Lundi 6 Juillet 2009 le thème choisi par Ségolène Royal pour son université populaire participative était
“Les pesticides : quel impact pour notre alimentation et notre santé ?“,
une “question écologique, environnementale majeure” selon la candidate aux présidentielles de 2007.
Bande annonce du documentaire Nos enfants nous accuseront de Jean-Paul Jaud.
Lundi au théâtre Dejazet à 20h30, Ségolène Royal était notamment entourée de Jean-Paul Jaud dont le film “Nos enfants nous accuseront” a été projeté, le Professeur de cancérologie du Centre Hospitalier Universitaire Necker-Enfants malades (Paris), Dominique Belpomme et Paul François agriculteur de Charente qui, malade depuis une exposition professionnelle accidentelle à un désherbant, s’apprête à poursuivre en justice le fabricant Monsanto.
Pressions et loi du silence
En guise d’introduction, Ségolène Royal a remercié les participants et notamment le professeur Belpomme qu’elle a raconté avoir voulu inviter il y a quelques mois à un débat. Elle raconte avoir été mise en garde alors et aujourd’hui, contre ce débat “pas sérieux”, “tout à fait contestable” et le risque de “perdre sa crédibilité” et conclue “c’est vous dire comme la loi du silence est lourde“.
Ségolène Royal estime que “chaque fois que la loi du silence” a ainsi été imposée il y avait effectivement “quelque chose à cacher“, citant pour exemple l’amiante, les hormones de veau, les farines animales, toutes les questions relatives à la pollution et même, plus récemment, le débat sur les OGM. La Présidente de la Région Poitou-Charente a alors rappelé que lorsqu’elle avait pris la décision de déclarer la région “hors OGM”, les centaines de maires qui avaient pris des arrêtés en ce sens ont été poursuivis en justice par le préfet.
Principe de précaution
Ségolène Royale juge la question des pesticides “majeure” et a rappelé les enjeux financiers considérables en jeu, expliquant que s’il n’était pas possible de passer au tout bio dans l’immédiat pour des raisons d’organisation du marché ce n’était “certainement pas” une raison de ne pas dire les choses.
“Faut-il attendre qu’il y ait des certitudes absolues sur les liens entre la dégradation de l’environnement, pesticides et santé ? Certainement pas” répond Ségolène Royal. La région Poitou Charente a d’ailleurs mis en place un programme “zéro pesticides” sur la région.
Elle ajoute que “bien sûr il y a un faisceau de raisons qui conduisent au cancer” et tout un faisceau de raisons qui expliquent le nombre incroyable de cancers “mais on sait aujourd’hui parce que la loi du silence commence à être levée qu’il y a un lien indéniable entre la pollution alimentaire et un certain nombre de maladies“, et pas seulement le cancer.
Il s’agit d’avoir un débat citoyen, précisant que les producteurs de produits phytosanitaires n’ont pas souhaité participer à ce débat du 6 juillet.
“Accéder à de l’eau saine et à de l’alimentation saine” est un “droit pour chacun”. Le film de Jean-Paul Jaud est pour Ségolène Royal “salutaire”. Il ne faut pas aborder ce film de Jean-Paul Jaud ou les prises de positions du professeur Belpomme comme des vérités révélées”, ce sont des “sources de questionnement”, sur la décision politique et le principe de précaution.
Segolène Royal a par ailleurs critiqué la caricature “scandaleuse” de leurs positions rappelant les “quolibets, menaces et dénigrements”.
Pour elle, “ce n’est pas un tâtonnement, il y a des liens maintenant très affirmés”, la Commission européenne et l’agence de sécurité sanitaire reconnaissant qu’il existe un doute même si la suite des phrases constatées dans ces rapports sont immédiatement suivis d’un “oui mais”, “on n’est pas sûr”.